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L’Alternative fouronnaise n’est plus que hollando-flamande

Michael Henen a jeté l’éponge: il quitte déjà l’Alternative fouronnaise pour laquelle il ne sera pas candidat le 13 octobre 2024

Est-ce déjà le chant du cygne pour l’Alternative fouronnaise, cette hypothétique troisième liste désireuse de se présenter aux suffrages des électeurs, le 13 octobre 2024, en proposant «des Fourons idéaux», dont les habitants pourraient «à la fois individuellement et collectivement mener une réflexion et participer aux décisions»? Cette liste disait vouloir sortir du débat communautaire, tout en affirmant sa volonté de respecter la législation linguistique, mais elle ne comptait qu’un seul francophone parmi ses membres fondateurs. Depuis ce mercredi, les six fondateurs de cette liste alternative ne sont plus que cinq: Michael Henen, l’ancien élu R@L (Respects Avenir Liberté) au conseil communal et au CPAS, qui avait, comme nous l’avons relaté sur ce blog, préalablement démissionné de ses mandats et de la vice-présidence de l’Action fouronnaise, vient de quitter le bateau. L’Alternative fouronnaise est donc désormais une initiative exclusivement hollando-flamande.

L’annonce de son retrait, ainsi que de son retrait de la potentielle liste de candidat(e)s de l’Alternative fouronnaise au scrutin communal d’octobre 2024, a été faite par un communiqué des fondateurs du groupe. Le Belang van Limburg de ce samedi y a donné une grande importance: au point d’y consacrer une page entière de journal, ce qui est beaucoup pour une commune dont le quotidien limbourgeois… ne parle pratiquement jamais.

L’Alternative fouronnaise salue en Michael Henen une «personne intègre et dotée de bonnes et de vraies intentions, qui s’est investi totalement ces derniers temps afin de stimuler (son) démarrage».

Pourquoi, dès lors, ce départ, deux mois à peine après le lancement de l’initiative?

Le Belang van Limburg signale avoir tenté en vain de joindre Michael Henen, tandis que Rik Tomsin, l’ex-président du conseil communal, s’est refusé à tout commentaire.

Le porte-parole de l’Alternative, Fred Banens, a lui aussi pratiqué le silenzio stampa, et a renvoyé au communiqué publié sur le site Web de l’Alternative fouronnaise. Preuve de l’embarras que ce départ a suscité?

À en croire ce texte, c’est «l’opposition au sein de la population fouronnaise et même bien au-delà envers lui, au vu de son passé politique et de sa nouvelle orientation tout comme l’impact personnel que lui et nous avons pu subir» qui ont précipité la décision de l’ancien élu francophone.

L’explication est assez alambiquée. En lisant entre les lignes, on peut comprendre, sans trop de surprise, que la volte-face de Michael Henen, jusqu’à ce dernier membre de Défi, le parti francophonissime bruxellois qui tente de s’étendre à toute la Wallonie, lui a sans doute valu des réactions négatives de la part de ses anciens colistiers, et peut-être de ses électeurs d’octobre 2018.

Ces reproches ont-ils débordé du plan politique vers le plan personnel, ce qui serait en soi assez regrettable?

Mais l’élément décisif, pour Michael Henen, n’a-t-il en fin de compte pas été son isolement, en tant que francophone, dans le projet d’Alternative, qui n’a pu, jusqu’à présent, faire part d’aucun ralliement de citoyen, voire d’ancien(ne)s candidat(e)s sur la liste R@L aux élections précédentes?

C’est peut-être ce qu’indique la référence à «son passé politique». Faute d’autres candidats francophones crédibles, le 13 octobre 2024, Michael Henen, sur la liste de l’Alternative fouronnaise, courait le risque d’un échec électoral complet. Il pourrait en avoir déjà tiré les conclusions…

Pour l’Alternative fouronnaise, ce départ pourrait retentir comme un chant du cygne. Car faute de recrues francophones de poids, cette liste potentielle ne pourra tenter de récupérer que des votes actuellement dirigés vers la liste Voerbelangen majoritaire. Notamment en soulignant la majoration sensible de la taxe sur les nuitées, votée il y a quelques mois par les élus flamands en conseil communal. Mais lors du combat linguistiquement fratricide qui risquerait ainsi de s’engager, il ne manquerait pas de voix pour rappeler à Fred Banens son soutien au précédent bourgmestre, Huub Broers, lors de son premier mandat mayoral, entre 2000 et 2006, lorsque, soutenu par le camp Voerbelangen, il avait réussi à forcer la délocalisation de l’atelier de menuiserie de son voisin francophone…

Une présidente pour le conseil communal

Après la démission de Rik Tomsin, qui a pris ses distances avec le groupe Voerbelangen pour rejoindre la future (?) liste alternative, en cours de formation pour l’élection du 13 octobre 2023; après l’intérim de l’échevin William Nijssen, le mois dernier, il était temps pour le conseil communal de Fourons, de remettre les choses en place. C’est chose faite depuis ce jeudi, avec l’élection de Shanti Peerboom-Huynen à la présidence de l’assemblée, réunie sans Rik Tomsin, et Lizzy Buijsen-Ballien (Voerbelangen), tous deux excusés.

Shanti Peerboom-Huynen est la deuxième femme à occuper la présidence du conseil communal de Fourons

Petite-cousine de l’ancien bourgmestre, Huub Broers, Shanti Peerboom-Huynen, 43 ans, est la deuxième femme à exercer la fonction à Fourons: Annemie Casiers-Palmans l’a précédée dans la fonction, lors de la mandature 2006-2012. Première suppléante de la liste Voerbelangen, après le scrutin de 2009, la nouvelle présidente de l’assemblée a fait son entrée au conseil communal en avril 2009, en remplacement du conseiller Erik Aussems, envoyé en Chine par son employeur.

Même scénario après les élections de 2012, où elle était à nouveau première suppléante, et où elle a relayé en cours de mandature l’ancien échevin Jean Duijsens, alors président du conseil communal.

En octobre 2018, elle a par contre été la dixième et dernière des élues de la liste majoritaire, avec 326 suffrages.

La réunion s’annonçait plutôt de routine, avec l’élection de nouveaux représentants de la commune dans diverses assemblées, où Rik Tomsin siégeait au nom de la majorité. Comme deux de ces élections concernaient Fluvius, le distributeur d’électricité. Grégory Happart (R@L) a posé une question en français sur la procédure. Déclenchant une réaction de la directrice générale, Kimberly Peeters, de la nouvelle présidente de l’assemblée, puis une… suspension de séance.

Les élus Voerbelangen ont alors quitté la salle de réunion, puis, après avoir invité l’échevin francophone, Jean Levaux, à les rejoindre, sont rentrés en séance en priant Grégory Happart de ne plus… perturber les ébats en s’exprimant en français. Mais ils ont donné réponse à l’objection de l’élu francophone… qui avait donc été fort bien comprise.

Il n’y a pas eu d’autre incident, Gregory Happart continuant à ponctuer tous des votes d’un commentaire («Pour», «Contre», «Abstention») d’un commentaire dans la langue de Voltaire, ce qui entraîne d’office la nullité de ses votes.

L’incident l’amènera-t-il à s’abstenir à l’aventure? Pas sûr, car peut-être son attitude lui rapportera-t-elle des voix, lors de l’élection du 13 octobre 2024…

  • Nouveau micros et système d’enregistrement. Même si l’installation n’est pas spécialement vieille, les micros de la salle de réunion ne fonctionnent pas bien, et le système d’enregistrement des débats a des défaillances. Ce matériel sera remplacé. Il en coûtera tout de même plus de 30000 euros, TVA comprise
  • Du nouveau dans les appels d’offre Assez rare pour être souligné, trois des neuf garages sollicités pour l’entretien des véhicules communaux, et trois des six qui seront contactés pour l’entretien des petits camions sont des garages de la région, situés de ce côté-ci de la frontière linguistique. Pour l’entretien des machines, deux firmes néerlandaises voisines seront aussi approchées. Les offres doivent être rentrées à la commune pour la dernière semaine de mars.
  • Durabilité et efficacité énergétique Une étude sur la durabilité et notamment l’efficacité énergétique des bâtiments communaux va être commandée. D’un coût de 20000 euros, elle devrait permettre de mieux guider les choix d’investissement, a expliqué le bourgmestre, Joris Gaens (Voerbelangen). À l’échevin francophone, Jean Levaux, qui s’est étonné de ce montant, Joris Gaens a émis l’espoir qu’il permette des économies bien plus importantes. «Dans certains cas, cela nous permettra de savoir s’il vaut mieux rénover et mieux isoler, voire en installant des panneaux solaires, que relocaliser certains services», a-t-il expliqué. Précisant, pour répondre à une autre objection de Jean Levaux que «oui, il peut y avoir un regroupement à Fouron-le-Comte, à la fois parce que nous y disposons de terrains, et parce que, comme dans d’autres communes, nous pensons gagner en efficacité en rapprochant divers services». Jean Levaux a conclu en redoutant que, si des bâtiments communaux sont jugés trop onéreux à rénover, il sera difficile, voire impossible, de les mettre en vente…

Une nouvelle conseillère… et pas de président au conseil communal

Chantal Lebeau a prêté serment devant le président… faisant fonction de séance, William Nijssen

Le nombreux public présent, ce jeudi soir, à Fourons, attendait-il des débats houleux. Ou s’agissait-il de sympathisants de Voerbelangen, venus manifester leur soutien à la liste majoritaire après une semaine fort agitée, ou plutôt de partisans de la liste francophone R@L (Respect, Avenir, Libertés), venus assister à la prestation de serment de Chantal Lebeau, suppléante de Michael Henen, démissionnaire, remplacé par ailleurs par Maryline Muitjens au CPAS, qui siégeait avant le conseil communal ? Les deux camps étaient d’évidence représentés, tout comme l’Alternative fouronnaise, la future (?) liste qui entend se mêler au débat le 13 octobre 2024.

Un nouveau visage souriant au CPAS, celui de Maryline Muitjens

La séance était dirigée par le premier échevin, William Nijssen, «faisant fonction de président», a-t-il précisé.

Rik Tomsin, qui occupait la fonction depuis l’installation de l’assemblée, au début 2019, fait partie des initiateurs de l’Alternative fouronnaise, et il avait envoyé sa démission de la présidence la veille de la réunion. Mais au contraire de Michael Henen, associé à l’initiative, qui s’est retiré à la fois du conseil communal, du CPAS, et de l’Action fouronnaise, l’élu flamand, exclu de la N-VA, conserve son siège de conseiller communal. Il se présente désormais comme indépendant. Cela ne l’a pas empêché de voter tous les points comme ses anciens colistiers. Par vieux réflexe ?

Rik Tomsin reste par ailleurs membre, toujours en indépendant, du CPAS, où il pourrait jouer un rôle-clé, puisque Voerbelangen et R@L s’y retrouvent désormais à égalité, avec chacun quatre élu(e)s

Son serment prêté, Chantal Lebeau a été applaudie par toute l’assemblée. Cette jeune grand-mère de cinq petits-enfants, employée au Centre sportif et culturel de Fouron-Saint-Martin, a été ensuite été félicitée par William Nijssen et par le bourgmestre, Joris Gaens, « en français », a-t-elle relevé. Elle-même se dit modestement « pas aussi bilingue » que sa colistière Clotilde Mailleu, mais pratiquant le « platt’ », le patois local, elle peut suivre les échanges au conseil communal.

Siégeant désormais en indépendant, Rik Tomsin a pris place du côté de l’opposition francophone, mais il a continué à voter avec la majorité flamande

Dans le camp d’en face, Lizzy Buijens (future présidente du conseil?) s’est dite « triste du départ d’un Flamand convaincu » qui a apporté beaucoup à Voerbelangen. Mais la ligne de la liste majoritaire ne changera pas, a-t-elle assuré et « comme par le passé, Voerbelangen continuera à travailler pour l’ensemble des Fouronnais(e)s ».

Des Fouronnais(e)s dont l’Alternative fouronnaise entend être à l’écoute, à en croire un court communiqué distribué par un autre de ses initiateurs, le Néerlandais Fred Banens, après la clôture de la réunion, tandis que Rik Tomsin éludait les questions de confrères flamands, qui, pour une fois, avaient retrouvé le chemin de Fourons. La course pour octobre 2024 est déjà lancée…

  • Préséance Avec la démission de Michael Henen, et l’entrée au conseil de Chantal Lebeau, l’ordre de préséance des élu(e)s a été modifié. William Nijssen l’a détaillé avec une délectation évidente… puisqu’il y figure désormais en tête.
  • La friterie de Mouland condamnée Interpellé par Clotilde Mailleu à propos du pont de Mouland, Joris Gaens s’est longuement expliqué sur les travaux à venir, avec l’égouttage qui va débuter en février, et l’élargissement du lit de la Berwinne qui sera réalisé, pour être porté à 18 mètres au lieu de 10, à hauteur de l’actuelle friterie. Celle-ci est condamnée, et la concession arrivait de toute manière à échéance le 31 décembre 2023. «Les exploitants en ont été avisés en avril de l’an dernier» a-t-il été précisé. Après avis juridique, la décision a été prise d’affecter le terrain au domaine public. Et l’élargissement du lit de la Berwinne doit permettre de lutter plus efficacement contre les risques d’inondation. Le pont doit être achevé en juin. Enfin, deux parcelles seront achetées pour 14.990 euros hors frais de notaire, pour aménager un sentier de promenade le long de la rivière.
  • Formulieren alléén in het Nederlands. Une contribution sera demandée aux associations qui utilisent de l’électricité et de l’eau potable provenant des réseaux publics. Une contribution minimale de 25 euros leur sera demandée, et leur consommation sera dûment établie. Les associations fouronnaises disposent néanmoins d’un forfait gratuit. L’échevin francophone, Jean Levaux, a demandé que le formulaire ad hoc doive être retiré pendant les heures d’ouverture de l’administration communale. Il a aussi requis que ce formulaire soit traduit en français pour les utilisateurs francophones, «qui ne devront pas ainsi signer un document auquel ils n’entendent rien». Sa première requête a été approuvée à l’unanimité; la deuxième a été rejetée par la majorité flamande, «puisque les formulaires ne doivent pas être traduits», a rappelé le bourgmestre, Joris Gaens.

Une liste Alternative sur rails pour 2024

La démission-surprise de Michael Henen du conseil communal, et du CPAS, dont il sera pris acte ce prochain jeudi 26 janvier, et de l’Action fouronnaise, dont il était le vice-président, n’était pas seulement motivée par les critiques émises à son endroit pour la direction du groupe des cuivres de la société flamande de tir de Fouron-Saint-Martin, ou à l’encontre de Défi, le parti dont il fait toujours partie. Sur un site Web ( hetvoerensalternatief.be ), il se présente comme l’un des six formateurs d’une potentielle troisième liste électorale en vue des élections communales du 13 octobre 2024! Et cette initiative risque de créer de (gros) remous au sein de la majorité Voerbelangen également: un autre de ses fondateurs n’est rien moins que Rik Tomsin, actuel président de l’assemblée communale, et conseiller du CPAS.

«Depuis mal mal de temps, je me suis heurté aux limites de (mon) ambition de contribuer de manière optimale à améliorer les Fourons» déclare Rik Tomsin

Volontaire au sein du corps des pompiers fouronnais, responsable des technologies de l’information et de la communication, de la sécurité et de la gestion des bâtiments au sein des Écoles provinciales des Fourons, ce dernier affirme avoir «voulu, pendant de nombreuses années, contribuer de manière optimale à améliorer les Fourons. Cependant, depuis pas mal de temps, je me suis heurté aux limites de cette ambition». La réflexion reflète peut-être des tensions au sein du groupe majoritaire, nées de la manière dont Huub Broers a transmis l’écharpe mayorale au successeur qu’il s’est choisi, Joris Gaens, en janvier 2020.

«La gouvernance se doit d’être autrement et mieux menée : il ne peut plus y avoir de barrière entre les citoyens et les décisions politiques», pose-t-il. Va-t-il dès lors suivre l’exemple de Michael Henen, et démissionnera-t-il, de son plein gré ou contraint et forcé, à la fois du conseil communal, du CPAS et de Voerbelangen? S’il devait rester en place, la gestion du CPAS, où la liste flamande ne dispose que d’un siège de plus que la liste francophone, risquerait de devenir plus délicate…

En tout cas, Rik Tomsin et Guy Born ne sont déjà plus membres de la N-VA: le parti nationaliste flamand les a tous deux exclus, dès que la nouvelle de leur initiative commune de créer (ou de tenter de créer) une liste alternative à celle de Voerbelangen a été rendue publique.

Michael Henen est le seul francophone parmi les fondateurs de l’Alternative fouronnaise

Le désormais ex-conseiller R@L (Respect Avenir Libertés) est le seul francophone parmi les six fondateurs de l’Alternative fouronnaise.

Trois d’entre eux représentent le secteur touristique: Paul Princen, qui gère avec son épouse un hôtel-restaurant à Fouron-le-Comte; Guy Born, président depuis 2014 de Toerisme Voerstreek (dont Princen est administrateur) à la tête également d’un hôtel à Fouron-le-Comte; et le Néerlandais Fred Banens, jadis proche de l’ancien bourgmestre, Huub Broers. Exploitant de chambres d’hôtes à Fouron-Saint-Martin, il avait, lors de la première mandature de ce dernier, forcé son voisin et menuisier francophone, Eric Colin, qui avait installé son atelier dans la ferme familiale, à déménager son entreprise. Le dernier participant à l’entreprise, Manoël Hariot, se présente comme consultant indépendant en informatique.

Les protagonistes de cette initiative affichent leur ambition de pratiquer une démarche participative. «Pour impliquer autant que possible les Fouronnais dans l’évolution et l’exercice de la gestion politique dans leur commune», affirment-ils. Et donc «avoir son mot à dire concernant les Fourons mais aussi son propre village».

Seront-ils en lice, le 13 octobre 2024? «Si trop peu de citoyens fouronnais sont prêts à prendre leurs responsabilités pour un  changement dans la gestion communale, nous ne nous présenterons pas en octobre 2024», annoncent-ils.

Si, par contre, ils devaient présenter une liste, elle serait bilingue, «d’abord fouronnais(e), certes dans une commune de Flandre régie par la législation à laquelle nous comptons nous tenir».  Ni wallonne, ni flamande, mais ouverte à «tout citoyen qui souhaite s’impliquer dans notre mode de pensée (qui sera) évidemment le bienvenu et se sentira comme chez lui au sein de notre mouvement». Pareille déclaration s’inscrit-elle bien dans la ligne politique de Défi, dont Michael Henen n’a pas démissionné? Un problème de cohérence risque de se poser sous peu pour lui.

«En soixante ans de scrutins, les Fouronnais n’ont jamais eu d’alternative dans l’isoloir: la tradition veut que les Néerlandophones votent pour un parti néerlandophone et vice-versa pour les Francophones» expliquent-ils encore. L’analyse historique manque de précision: en 1982, une liste «Fourons Progressiste-Progressief Voeren» s’était présentée, mais n’avait pas obtenu d’élu. En 1994, un candidat d’extrême-droite s’était aussi présenté, mais n’avait (heureusement) pas été élu lui non plus.

Michael Henen démissionne et claque la porte de l’Action fouronnaise

L’an neuf débute par un coup de tonnerre pour l’opposition francophone à Fourons: le conseiller Michael Henen a annoncé sa démission tant du conseil communal que du CPAS, où il était élu, mais de son poste d’administrateur de l’Action fouronnaise, dont il était vice-président.

Dans sa lettre de démission, adressée à Jean-Louis Xhonneux, président du groupe Respect Avenir Libertés (R@L) sous la bannière duquel il a été doublement élu en 2018, et à José Happart, président de l’Action fouronnaise, Michael Henen évoque un «malaise latent» qu’il «vit très mal depuis de nombreux mois».

La démission de Michael Henen va faire du bruit

«Le fait que je dirige depuis plusieurs mois une société de musique étiquetée comme « flamande » semble créer une problématique extrêmement dérangeante aux yeux de certains que des attaques formulées à mon encontre sont répercutées jusqu’à l’extérieur des frontières fouronnaises ainsi que dans la presse», explique-t-il.

Nous avons effectivement évoqué les critiques formulées, côté francophone, à l’égard de Michael Henen lorsqu’il a pris la direction des cuivres d’une société de tir flamande, et n’avions pas par ailleurs caché que ces reproches avaient suscité une réaction de soutien en sa faveur, ni que des critiques similaires avaient été clôturées côté flamand, à l’égard de la société de tir, pour avoir confié la direction de ses cuivres à un élu R@L très engagé.

Mais, si l’on en croit la missive de Michael Henen, cet incident semble être la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Car l’élu francophone aborde aussi son engagement politique chez Défi (l’ancien FDF), «un parti qui ne reçoit pas l’assentiment d’une majorité de personnes au sein de nos cénacles, que ce soit à l’Action fouronnaise ou le groupe Respect Avenir Libertés», poursuit-il.

Cet engagement lui a valu, mentionne-t-il «de nombreuses critiques depuis 2012 (parti « de droite », optique bruxello-centrée, posture opportuniste, risque de changement d’attitude des pouvoirs subsidiant nos associations, et j’en passe…».

Puisque «le cumul de mes fonctions actuelles crée une problématique dérangeante aux yeux de certains», conclut-il, et dès lors que «les attaques dont je fais l’objet (…) semblent légitimes aux yeux de la plupart de mes collègues conseillers et des autres administrateurs», Michael Henen a considéré qu’il ne lui paraissait «aucunement opportun de tourner le dos à une activité qui fait appel à mes compétences professionnelles». Et il a donc décidé de se retirer.

Malaise

La démission-surprise de Michael Henen va ébranler l’opposition francophone, à moins de deux ans du prochain scrutin, tant au niveau du conseil communal qu’au sein du CPAS fouronnais. Non seulement parce que, depuis son élection, à l’instar de la plupart de ses colistiers, il s’est montré un mandataire actif, pour la défense des Fouronnais francophones, mais aussi pour poser des questions pertinentes relatives à la gestion des deux instances. Des deux raisons qu’il invoque pour expliquer son retrait, seule, la seconde était parvenue à nos oreilles. Mais sans que nous mesurions l’ampleur de la polémique rampante qui semble s’être installée à ce propos. Nous y avions perçu, à l’origine, en partie un choc générationnel entre des élus de 2018 et les acteurs de longue date de la saga fouronnaise, et en avions tiré le constat, puisque des critiques similaires avaient été formulées dans le clan flamand, que l’affrontement linguistique reste bien central sur le terrain fouronnais. C’est dans cette perspective, sans doute, que Michael Henen s’était engagé au FDF, devenu Défi depuis lors. Un parti effectivement implanté essentiellement à Bruxelles, mais dont la volonté de s’étendre à la Wallonie s’est manifestée par le dépôt de listes en Région wallonne lors des derniers scrutins. Et si l’origine des tensions communautaires en périphérie bruxelloise n’est pas identique à celle du conflit fouronnais, leurs effets, notamment avec le refus des autorités flamandes de nommer des bourgmestres présentés par la majorité du conseil communal, ont rappelé des souvenirs vivaces à tous les vétérans du combat fouronnais. Officiellement, la solidarité francophone reste le leitmotiv des Fouronnais francophones. Les remous évoqués par Michael Henen à propos de son engagement paraissent donc assez incongrus. Ils sont suffisamment forts pour l’avoir amené à la décision radicale qu’il a prise. Dont les remous risquent de mettre du temps à s’apaiser.

Ne soutenir que des associations érigées en asbl?

Les préoccupations environnementales ont été au cœur d’un conseil communal assez expéditif, ce dernier jeudi, à Fourons, auquel Steven Heusschen (Voerbelangen), Michael Henen (R@L) et Clotilde Maillieu, tous excusés, n’ont pas participé: dix-sept minutes, montre en main, et des points tous adoptés à l’unanimité, du moins à l’unanimité et un vote nul: tous les votes de Gregory Happart (R@L), qu’ils soient positifs, négatifs, ou d’abstention, sont annulés parce qu’il les ponctue à chaque fois en français. Inadmissible pour les auteurs des circulaires discutables qui imposent le néerlandais comme langue véhiculaire des conseils communaux sur le heilige Vlaamse grond!

Préoccupation environnementale, tout d’abord, avec cet octroi d’une prime d’un maximum de 1000 euros pour toute association qui dispose d’un infrastructure immobilière, pour les aider à faire face aux coûts croissants de l’énergie.

Un investissement comme la pose de panneaux photovoltaïques pourrait être largement subsidié pour les associations

La majorité Voerbelangen a proposé aussi un subside aux associations qui investiront dans leur bâtiment, dans le sens d’une efficacité énergétique accrue, et de la durabilité. Un subside important, puisqu’il peut se monter jusqu’à 30000 euros. La proposition s’adresse aux associations érigée sous forme d’association sans but lucratif (ASBL).

«Votre proposition est enthousiasmante» a commenté l’échevin francophone Jean Levaux, «mais pourquoi la limiter aux ASBL? Il y a dans nos villages des associations de fait, qui jouent un rôle actif en organisant des événements publics. Ne seront-elles pas soutenues elles aussi?».

«Faut-il encore qu’elles disposent d’un local» a avancé le président de séance, Rik Tomsin. «C’est le cas» a répliqué Jean Levaux, qui pensait manifestement à l’une ou l’autre association de fait.

«Notre règlement cible les ASBL, en fonction notamment du nombre d’événements qu’elles organisent» a repris l’échevin William Nijssen. «Ces associations de fait disposent d’un comité, avec président(e); secrétaire, et trésorier(e)» a précisé Jean Levaux.

«Je veux attirer l’attention sur les risques que prennent les gestionnaires de ces associations de fait», a poursuivi William Nijssen. «Je ne peux que leur conseiller de passer en ASBL». Ignorant peut-être qu’au-delà des formalités administratives qu’implique pareil changement de statut, les gestionnaires d’ASBL sont… responsables de leur gestion, y compris sur leurs fonds propres!

Le bourgmestre, Joris Gaens, a appuyé la position de son échevin, avec un argument légèrement différent. «Il s’agit ici d’octroyer un subside de 30000 euros pour une période de cinq ans. Imaginez une association qui le reçoit, et qui, pour une raison ou l’autre, cesse ses activités au bout de deux ans…» a-t-il avancé.

Le risque, toutefois, est le même pour une ASBL. Si ce n’est que la structure de l’association apparaît plus solide, et que le risque de dissolution est moindre?

L’octroi du subside a néanmoins été approuvé à l’unanimité (y compris le vote nul de Grégory Happart). Mais la question reviendra peut-être sur le tapis

* Double problème informatique L'ordre du jour peu chargé n'a pas empêché un double problème informatique: l'écran destiné au public n'a rien affiché au cours de la (courte) réunion. Et l'écran que consultaient les conseillers a apparemment sauté le point relatif à la prise d'acte de l'approbation dun plan financier pluriannuel de la commune. Et a affiché l'approbation du plan financier pluriannuel du conseil de fabrique de Remersdael avant la prise d'acte de son budget 2023. Forçant le conseiller R@L Benoît Houbiers, membre de ce conseil de fabrique, à une étrange séance de lever-assis, car il ne pouvait prendre part au vote sur le plan pluriannuel, qui prévoit notamment des travaux de restauration de l'église Saint-Héribert. Ces travaux sont subsidiables à 60% par l'autorité flamande, dans la foulée du rapport de l'administration des monuments, daté du 25 avril 2022. La commune accordera pour le surplus un subside de 15.104 euros.
* Opacité La publicité des débats est un des acquis de la démocratie. Elle est assurée... jusqu'à un certain point à Fourons, depuis la mise en place d'informatiques. Sur de nombreux points, le président de séance, Rik Tomsin (Voerbelangen) évoque les documents mis à la disposition des conseillers sur un site qui leur est réservé. Mais ni les journalistes, ni, a fortiori, le public n'ont connaissance de ces documents. Le mieux informatique est parfois l'ennemi du bien démocratique...

Les villages fouronnais vont virer au bleu

D’ici à 2026, quatre «zones bleues», où l’utilisation du disque horaire est obligatoire, seront instaurées dans les six villages de l’entité fouronnaise. «Comme il en existait une jadis à Fouron-le-Comte, qui a ensuite disparu pour des raisons que je ne connais pas», a expliqué le bourgmestre Joris Gaens (Voerbelangen), ce jeudi soir.

Le parking dans le centre de Fouron-le-Comte est notamment difficile lors de funérailles. Le plan de stationnement «à dix ans» résoudra-t-il ce problème?

Le problème du parking est une des préoccupations majeures des Fouronnais, souvent «noyés» par l’afflux de visiteurs, a rappelé le mayeur fouronnais. La vision «à dix ans» du stationnement à Fourons, élaborée après une enquête de Toerisme Vlaanderen, qu’il a fait approuver par la majorité au conseil communal, se déroulera en trois phases. D’abord, la création de parkings: «il y a déjà celui de la rue de l’Arbre, à Fouron-le-Comte. On va étudier la création d’un autre à Fouron-Saint-Martin». Et un troisième est envisagé à Teuven.

Viendra ensuite la mise en place d’une signalisation pour orienter les visiteurs vers ces parkings, «afin de décourager le stationnement des véhicules dans les centres de nos villages».

La mise en place de zones bleues, en 2026, visera à accroître la rotation des véhicules de touristes: «les Fouronnais, eux, disposeront d’une carte de stationnement».

Fourons est «une des zones touristiques les plus courues de Flandre», a commenté l’échevin francophone, Jean Levaux (R@L). Mais ce tourisme se développe surtout le week-end, a-t-il rappelé, et le problème du parking «se pose également du lundi au vendredi»: les difficultés quotidiennes des Fouronnais(es) ne seront pas forcément résolues par ce plan.

Et de citer l’afflux de véhicules aux abords de l’école de La Planck, à l’arrivée et au départ des écoliers. Les funérailles qui attirent du monde «à Fouron-le-Comte, à Fouron-Saint-Martin, ou à Teuven». Ou les véhicules «qu’on retrouve sur tous les trottoirs de Mouland, quand des manifestations ont lieu à la salle des fêtes».

«Plutôt qu’un plan d’ensemble, c’est une solution individualisée pour chaque village qui serait nécessaire», a conclu Jean Levaux, sans convaincre le bourgmestre pour qui l’application du plan, et les mesures mises en place dans chaque village viendront à bout de la congestion du trafic.

En plus, sans doute, de l’obligation faite aux personnes qui construisent de nouvelles habitations à Fourons de créer deux emplacements privés de parking par maison (au risque d’accentuer la bétonisation des sols?). Et à condition qu’une fois les zones bleues installées, des contrôles fréquents soient instaurés, afin d’assurer la rotation voulue. Sans quoi le plan d’ensemble pourrait prendre des allures de coup d’épée dans l’eau…

Des projets maintenus malgré un avenir financier qui s’assombrit

Les plans financiers pluriannuels de la commune et du CPAS de Fourons ont été modifiés, majorité contre opposition. «Les grands projets sont maintenus, malgré l’indexation de plus de 10% des frais de personnel; des frais de fonctionnement;  et du coût des services publics» a commenté le bourgmestre, Joris Gaens. Plus d’un million d’euros restent ainsi prévus pour les travaux d’aménagement dans le cadre du projet d’égouttage de la Voer 2. L’acquisition d’un terrain le long de la Berwinne, à Mouland, pour la création d’un sentier et l’extension éventuelle de la plaine de jeux, a été approuvée en séance «Et les subsides aux associations, qui n’avaient pas été augmentés depuis 2014, seront eux aussi indexés», a proclamé le mayeur. Il est vrai que les dotations de la Région flamande augmenteront, elles aussi, au fil des années. Il n’empêche: d’ici à 2026, le résultat budgétaire qui était encore de plus de 4,6 millions au compte 2020, se réduira à 1,43 million. Et la marge d’autofinancement se racrapotera de 1,094 million, au compte 2020, à 425.725 euros. «Ne devrez-vous pas envisager une hausse des taxes locales?» a interrogé l’échevin francophone, Jean Levaux. Le bourgmestre a assuré que la perspective n’était pas envisagée, dès lors «qu’à l’inverse d’autres communes, nous restons en mesure de poursuivre nos projets et de lancer les études pour les suivants».

L’ancienne salle paroissiale de Fouron-le-Comte fait toujours débat

La saga de la salle paroissiale de Fouron-le-Comte (ou plutôt de «l’ancienne salle paroissiale» comme l’a qualifiée, en séance, le président du conseil communal de Fourons, Rik Tomsin, ce jeudi soir) oppose toujours majorité flamande et opposition francophone. Ainsi, lors d’une réunion du collège communal du 29 septembre, l’échevin francophone, Jean Levaux, s’est opposé à l’adoption des conditions de cession du domaine de la-dite salle, Pley, 16, à Fouron-le-Comte, et à celle de l’adoption des conditions de candidature à cette concession. Le dossier est donc revenu devant l’assemblée, privée, ce jeudi, d’Alexandra van Gestel (Voerbelangen) et de Grégory Happart (R@L- Retour aux Libertés)

Une «ancienne salle paroissiale» offerte à la location à des conditions irrréalistes?

Les conditions de location paraissent irréalistes à Jean Levaux: 1525 euros mensuels, dans le cadre d’un contrat de location de neuf ans, comment un indépendant fouronnais pourrait-il rentabiliser cette salle en la donnant en location pour «des manifestations festives, des activités récréatives, des initiatives culturelles, etc.», comme l’avait rappelé Rik Tomsin en introduction du point.

Mais le fond du problème, côté francophone, reste la manière dont cette (ancienne) salle paroissiale a été rénovée, par le détournement de subsides destinés à la rénovation de l’église saint Lambert, laquelle n’a donc pas été rénovée complètement. «Le collège communal envisage-t-il une enquête judiciaire à ce propos?» a interrogé Jean Levaux, en estimant que «chacun doit assumer ses actes» et qu’il n’incombe pas «aux finances communales» de couvrir une éventuelle malversation.

Ce n’est pas la première fois que le sujet fait débat au conseil communal de Fourons. Mais toute cette délicate affaire, a rappelé le bourgmestre Joris Gaens (Voerbelangen), s’est conclue «par un accord tripartite, entre le conseil de fabrique de Fouron-le-Comte, l’évêché de Hasselt, et l’administration communale». Cet accord tripartite, a-t-il poursuivi, «a été approuvé par le conseil communal». Et il sera respecté

Dès lors, il n’y aura pas d’enquête judiciaire, a-t-il conclu. En ajoutant: «je sais ce qui s’est passé, et ce qui a conduit à cet accord. Il n’est pas illogique que vous reveniez là-dessus, en tant qu’opposition. Mais les choses resteront en l’état».

Pour le reste, a encore estimé Joris Gaens, on verra à l’ouverture des candidatures si les conditions posées sont ou non réalistes.

Les conditions de concession du domaine, et de candidature à son octroi, ont été dans la foulée approuvées majorité flamande contre opposition francophone.

Est-ce la fin de la saga? Pas sûr. Car cette «ancienne salle paroissiale», tombée dans le domaine communal, devient, ou devrait normalement devenir une «salle communale», comme l’avait suggéré l’ancien bourgmestre francophone José Smeets, lorsque le problème a été évoqué pour la première fois en conseil communal. De quoi donner du grain à moudre à l’opposition?

* Travaux à Fouron-saint-Pierre: les «travaux d'égouttage à Fouron-Saint-Pierre sont-ils terminés?», a interrogé le conseiller francophone Benoît Houbiers, pour qui «les leçons des travaux à Fouron-le-Comte n'ont pas été tirées». Et de déjà s'inquiéter pour «le secteur HoreCa à Teuven», confronté lui aussi à des travaux: «des indemnités sont-elles prévues?» a-t-il interrogé. Le bourgmestre, Joris Gaens, a expliqué, photo (subtilement choisie?) à l'appui, que les travaux sont terminés à Fouron-Saint-Pierre depuis le 7 septembre. Ils ont duré 168 jours au lieu des 165 prévus, mais l'indemnité prévue pour les trois jours de dépassement est trop basse pour qu'une initiative soit prise à ce propos. Pour le secteur HoreCa, en cas de fermeture des «primes régionales de 2000 euros» sont disponibles», a poursuivi le mayeur fouronnais. Plus d'éventuelles compensation de 80 euros par jour de fermeture effective. Et d'annoncer en conclusion que les travaux se poursuivront, à Mouland, en 2023; à Fouron-Saint-Martin, en 2024; et à Remerersdael en 2025. 
*Éclairage public: l'imbroglio? Lors du dernier conseil communal, une proposition de Grégory Happart de limiter l'éclairage nocturne, et l'éclaire des bâtiments publics, avait été approuvée, moyennant amendement, à l'unanimité. Fluvius, le distributeur d'électricité, avait été prié de faire savoir ce qui était possible pour la prochaine réunion de l'assemblée. Ce jeudi, le bourgmestre, Joris Gaens, a expliqué que les villages de la commune sont alimentés par deux canaux différents, en provenance des provinces de Liège et du Limbourg. Et que «pour les petites communes, il est plus difficile de couper l'éclairage que dans les grandes villes», car les décisions doivent être coordonnées parfois entre plusieurs communes. Ainsi, pour Fourons, il faudrait que la commune voisine d'Aubel adopte une position similaire, ce qu'elle ne semble pas vouloir faire. «L'économie, pour les finances communales, serait de 35000 euros, elle ne couvrirait pas l'augmentation tarifaire de l'électricité» a ajouté le bourgmestre. On en reparlera sûrement!

École francophone et Centre sportif et culturel fêtent leurs trente ans ce samedi à Fourons

En perte de vitesse, ces dernières années, la Fête du Peuple fouronnais prend un tour festif, ce samedi, au Centre sportif et culturel de Fouron-Saint-Martin, où les Fouronnais francophones vont célébrer le double trentième anniversaire du Centre, et de l’école francophone voisine des Fourons.

Comme le rappelle l’ancien bourgmestre Nico Droeven dans le périodique «Le Foron», c’est en mars 1992 que Bernard Anselme, alors ministre-président de la Communauté française, est venu inaugurer le Centre sportif et culturel, qui avait été entièrement subsidié par l’institution qu’il présidait.

Il ne s’est écoulé que quatre ans entre la décision de construire un Centre sportif et culturel francophone à Fouron-Saint-Martin et son inauguration en 1992

Les travaux, à l’époque, avaient été rondement menés, puisque c’est en vertu des accords de 1988, qui avaient permis la mise sur pied de la Région bruxelloise que les Fouronnais francophones avaient obtenu, en «compensation» du renoncement de José Happart au poste de bourgmestre, l’implantation d’un Centre sportif et culturel à Fouron-Saint-Martin.

Depuis lors, l’institution a joué pleinement son rôle de catalyseur d’initiatives sportives, associatives et culturelles.

C’est la même année que l’école francophone des Fourons a ouvert ses portes. Elle remplaçait l’ancienne école communale francophone, officiellement tolérée depuis le 1er janvier 1977, à l’initiative de Herman De Croo, alors ministre toujours national de l’Éducation nationale du gouvernement Tindemans 1. Mais l’accord prévoyait que cette école devait être sous tutelle flamande. Ce qui impliquait la visite d’inspecteurs linguistiques; l’obligation pour les enfants de réussir un examen de néerlandais à partir de la troisième année primaire; et l’obligation pour l’école d’enseigner le néerlandais à raison de huit heures par semaine ppour les enfants de cinquième et sixième primaires.

L’école francophone des Fourons est depuis 1992 une école libre non-confessionnelle de la Communauté française

Au fil du temps, rappelle Nico Droeven, les parents avaient émis le souhait de voir leur progéniture recevoir «le même enseignement que partout en Wallonie tant aux points de vue administratif que pédagogique». D’autant que les enfants des familles francophones, issus de l’enseignement primaire, poursuivaient dans leur grande majorité leurs études secondaires dans des établissements francophones.

C’est ainsi que le 1er septembre 1992 s’ouvre l’école francophone libre et non-confessionnelle de Fouron-Saint-Martin, couverte par un contrat entre l’asbl du Centre sportif et culturel avec la Communauté française.

L’école communale francophone reste à l’époque ouverte, dans un local de l’ancienne Maison communale de Fouron-Saint-Pierre. «Mais pas un seul enfant n’y est inscrit au 30 septembre, et elle cesse donc ses activités», rappelle Nico Droeven.

L’épisode donnera néanmoins lieu à un procès entre les enseignantes de l’école communale, licenciées par la Commune, et les responsables communaux fouronnais. La Justice accordera finalement, au bout de plusieurs années, des indemnités de licenciement aux enseignantes concernées.

Un projet d’extension de l’école, sous le mayorat de Nico Droeven, entre 1989 et 1994, n’a pu se concrétiser, en raison de l’opposition flamande, rappelle l’ancien bourgmestre.

De même, en 2000, un projet d’échanges linguistiques entre l’école francophone des Fourons et les écoles voisines de Gronsveld-Margraten aux Pays-Bas seront « »torpillés » juste avant leur concrétisation» narre Nico Droeven, malgré le soutien au projet de l’université de Maastricht…

Ce samedi, on ne retiendra que l’événement festif du double trentième anniversaire. Restent, en toile de fond, les difficultés financières de la Fédération Wallonie-Bruxelles, qui ont privé en 2020 le Centre sportif et culturel de sa bibliothécaire. Et qui laissent planer des nuages sur le financement de l’école francophone, dont le bâtiment a été racheté en 2018 par le Centre sportif et culturel pour un peu plus de 648000 euros. Entièrement pris en charge par la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Le programme de la fête

La célébration du double trentième anniversaire débutera ce samedi 22 octobre à 17 heures par un spectacle des enfants de l’école francophone des Fourons.

Suivra à 18 heures un concert apéritif des harmonies réunie de Remersdael-Teuven, avant le «Repas du trentième anniversaire» servi à partir de 18h30 (frites boulettes ou vol-au-vent).

La soirée s’achèvera avec «La nuit des filles» annoncée à 22 heures. Jusqu’au bout de la nuit?

Des réservations sont souhaitées et possibles pour le repas au 04/3812237 ou par courriel à: fourons@cscfourons.be

Économies d’énergie: la majorité embraie sur les propositions de Grégory Happart

Éteindre l’éclairage public en semaine de 23 heures à 5 heures 30, et le week-end d’une heure du matin à 5 heures 30. Éteindre l’éclairage des bâtiments publics de 22 heures à 6 heures. Réduire la température de chauffage dans les bâtiments communaux à 19° C. Et mener une étude pour améliorer l’efficacité du chauffage des bâtiments publics: toutes ces propositions ont été formulées, jeudi soir, par le conseiller communal d’opposition Grégory Happart, en fin de séance publique de l’assemblée, sous l’intitulé d’un point additionnel proposant «des mesures à prendre en fonction de l’augmentation des prix de l’énergie».

Éteindre l’éclairage nocturne des églises (ici, celle de Fouron-le-Comte)? Le bourgmestre en débattra avec les conseils de fabrique

Le bourgmestre Voerbelangen Joris Gaens a remercié son opposant principal pour ses suggestions. «Mais nous devons vérifier avec Fluvius (N.D.L.R.: le fournisseur d’électricité de la commune), s’il est possible de couper l’éclairage public dans les plages horaires que vous suggérez», a-t-il ajouté. En rappelant que Fluvius est occupé à remplacer ses points d’éclairage par des LEDs, nettement moins gourmands en électricité. Et de suggérer dans la foulée un amendement aux propositions de l’élu d’opposition.

La deuxième proposition de Grégory Happart «est déjà réalisée pour les bâtiments communaux», a poursuivi le mayeur fouronnais, «mais nous allons voir avec les conseils de fabrique d’église s’ils peuvent faire de même pour les églises». Pour ce qui est de la réduction à 19°C de la température dans les bâtiments communaux, «j’en discuterai avec la directrice générale» a-t-il promis. Quant à l’étude suggérée, «elle a déjà été lancée».

L’opposition francophone a demandé une suspension de séance, avant de se prononcer sur l’amendement suggéré par le bourgmestre. À leur retour, les élu(e)s de l’opposition ont marqué leur accord, en suggérant, par la voix de Clotilde Mailleu, qu’une réponse soit demandée au fournisseur d’électricité avant la prochaine réunion du conseil communal, qui aura lieu à la fin octobre.

La proposition de Grégory Happart, amendée par le bourgmestre et complétée par la suggestion de l’opposition francophone, a ainsi été adoptée à l’unanimité des membres présents (Benoît Houbiers, en vacances, était absent dans les rangs de l’opposition, ainsi que l’échevine Yolanda Daems et la conseillère Alicia Dodémont dans ceux de la majorité). Ou plus exactement par onze voix et un vote nul, celui de… Grégory Happart, «puni» ainsi sur la plupart de ses votes qu’il ponctue d’un «pour», «contre» ou «abstention» exprimée en français. Inacceptable dans une Flandre recroquevillée sur sa langue!

Églises: un débat aura lieu

Plus de la moitié des points inscrits à l’ordre du jour du conseil communal de Fourons, ce jeudi, étaient relatifs aux fabriques d’église de la commune. Modifications budgétaires 2022 et budgets 2023 se sont succédé, pour Mouland (Notre-Dame de l’Assomption); Fouron-Saint-Pierre (Saint Pierre); Fouron-Saint-Martin (Saint Martin); Teuven (Saint Pierre), Remersdael (Saint Heribert) et Fouron-le-Comte (Saint Lambert). Avec à chaque fois des décisions positives, dans la mesure où ces budgets ou modifications budgétaires restent dans les clous des plans financiers pluriannuels. Une demande de précision en fonction de l’augmentation des prix des matériaux sera toutefois adressée au conseil de fabrique de Teuven pour son budget 2023. Le budget 2023 du conseil de fabrique de Remersdael, lui, a été refusé, «parce qu’il ne respecte pas le plan pluriannuel» a répondu l’échevin William Nijssen à son collègue de l’opposition Jean Levaux. «Plutôt que de le refuser, il aurait été plus simple de reporter le point en attendant la discussion avec ce conseil de fabrique» a commenté ce dernier. Les élus francophones se sont opposés aussi à l’adoption du budget du conseil de fabrique de Fouron-le-Comte, toujours en fonction des arrangements passés qui ont régularisé une utilisation illicite de subsides. Tôt ou tard, un débat avec les conseils de fabrique sur le devenir des églises fouronnaises s’annonce: dans un long commentaire, un peu «électoraliste» sur le rapport d’activité de la majorité, le bourgmestre, Joris Gaens, avait insisté sur le dialogue engagé avec l’ensemble de ces instances. Dès son entrée en fonction, il avait d’ailleurs déjà évoqué ce problème. Rien que sur les dossiers examinés ce jeudi, il en coûtera à la Commune quelque 90000 euros, comme l’a relevé Grégory Happart…